Résilience de l’économie française : les 8 enseignements d’une année hors-norme

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© Can Stock Photo / ronniechua

Les crises sont des moments riches d’enseignements et 2020 n’y fait pas exception. Certains constats laissent penser que l’économie française pourrait entamer 2021 avec plus d’atouts qu’on ne le pense…

1 — Une économie maintenue grâce à un soutien public inédit

L’économie française est connue pour être championne en matière de fiscalité. Emmanuel Macron, lui, n’était pourtant pas le chantre de la dépense publique. Qu’importe, à défi sanitaire inédit, le « quoi qu’il ne coûte », lui aussi, a été inédit. Chômage partiel, fonds de solidarité, prêts garantis par l’État… autant de mesures exceptionnelles qui ont permis à l’économie française d’affronter la crise.

Un pari calculé pour l’exécutif qui a toujours affirmé préférer une dette conséquente à une casse sociale immédiate.

2 — Le financement des entreprises maintenu à un haut niveau

Le financement des entreprises est resté conséquent cette année. La Banque de France note une hausse des encours de crédits bancaires de 101 milliards d’euros entre fin février et fin juin 2020. Les entreprises ont cherché des liquidités, aidées par une baisse du coût du crédit et par la mise en place des PGE.

Les entreprises de taille intermédiaire (ETI), qui représentent 50 % de la production industrielle française, s’en tirent d’ailleurs à bon compte. Leurs représentants affirmaient ainsi début décembre que « 60 % d’entre elles ont sollicité un PGE, que beaucoup n’ont finalement pas débloqué et que la majorité des autres rembourseront dans les temps ».

3 — Une économie flexible qui a su s’adapter rapidement

Cette année aura tordu le cou à une idée reçue : l’économie française sait être flexible. Les grandes entreprises comme les TPE-PME se sont rapidement adaptées. Des commerçants convertis au « click and collect », un strict respect des protocoles sanitaires, des entreprises passées au télétravail : l’impact du deuxième confinement a été moindre que celui du premier.

Selon une enquête menée par la BPI en fin d’année sur le moral des dirigeants de PME-ETI, 69 % d’entre eux se déclarent ainsi combatifs, 74 % voient des opportunités dans la crise et 83 % souhaitent accélérer le développement d’innovations.

4 — Epargne des Français : le carburant de la reprise

L’inquiétude des ménages s’est en revanche exprimée par une épargne massive. En novembre, la collecte du Livret A et du LDDS a atteint 3,31 milliards d’euros pour porter l’encours total à 446 milliards d’euros. Cependant, pour la première fois en un an, les retraits ont été plus nombreux que les dépôts en octobre. Cette réserve de cash colossale pourrait servir de carburant à la reprise française. Un pari calculé pour l’exécutif qui a toujours affirmé préférer une dette conséquente à une casse sociale immédiate.

5 — La confiance des ménages très élastique

C’est l’un des enseignements les plus encourageants de cette année hors norme : la confiance des Français, impactée par la crise, ne demande qu’à repartir à la hausse. Le pouvoir d’achat des ménages a d’ailleurs largement été préservé selon l’INSEE.

Si l’institut note une chute inédite de leur confiance au mois de mars, il enregistre un rebond dès le début de l’été, globalement stable jusqu’en octobre. L’indicateur laisse espérer une reprise rapide de l’économie, dès que la situation sanitaire sera effectivement maîtrisée.

6 — L’attractivité de la France, levier de la relance

En début d’année, la France atteignait des records d’attractivité selon Business France : premier pays d’accueil des investissements étrangers en Europe, premier pays pour les investissements industriels et premier pour l’accueil des projets de recherche.

Une réussite reposant aussi bien sur l’environnement numérique, le bon niveau de financement de l’économie qu’une dynamique écologique. Des atouts plus que jamais mobilisables pour rebondir.

7 — L’investissement des entreprises : la bonne nouvelle

Optimisme de mise également du côté de la Banque de France qui constate fin 2020 que « l’investissement des entreprises a reculé moins qu’il n’était redouté jusqu’à présent ». Son recul entre fin 2019 et le troisième trimestre 2020 est en effet inférieur à celui du PIB.

Une donnée à mettre en parallèle avec le haut niveau d’épargne des Français à l’heure où le gouvernement souhaite encourager les ménages à investir dans l’économie réelle plutôt qu’à garnir leurs dépôts à vue.

8 — Immobilier : un modèle de résilience

Certains secteurs ont mieux résisté que d’autres, à commencer par l’immobilier. Selon les Notaires de France, la baisse du nombre de transactions à fin septembre s’établissait à… 5 %. Une prouesse dans un contexte de ralentissement généralisé de l’économie. Le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) a assoupli ses recommandations fin 2020 afin de faciliter le financement des primo-accédants.

En octobre comme en novembre, ce sont d’ailleurs les entreprises des secteurs de l’immobilier et de la construction qui enregistrent les plus fortes hausses du nombre de créations d’entreprises : un signal encourageant pour bien commencer l’année 2021.


David Peronnin, dirigeant de ClubFunding

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