Altempo ou la recherche d’une insertion sociale durable

Depuis une quinzaine d’années, l’entreprise Altempo équipe ses clients de modules de vie provisoires pour des chantiers, écoles, crèches… Un caractère éphémère des équipements qui lui permet de s’inscrire dans une économie circulaire favorisant le recyclage et la réutilisation des matériaux.


Membre de la communauté Bpifrance Excellence, Altempo une PME alsacienne, démontre à tous depuis plusieurs années, que l’on peut associer performance et action sociale. En effet, pour Thierry Munier son président fondateur, une entreprise n’est pas seulement là pour faire du profit, elle doit contribuer à la formation, à l’intégration, au vivre ensemble. Elle fait partie intégrante de la cité. « L’entreprise a un rôle social et environnemental. Plus que de proposer de simples produits ou services, elle doit apporter à la société des solutions. Ainsi, et afin de minimiser notre impact sur l’environnement, nous devons concevoir des produits durables, renouvelables, recyclables. » Un principe de seconde vie que Thierry Munier a décidé d’appliquer à l’Homme.

Ainsi, chez Altempo, si l’innovation est technique et technologique elle est aussi sociale et sociétale. En s’inspirant d’une directive européenne de 2014, transposée en France en 2015 et prévoyant des heures d’insertion sociale dans le cadre de marchés publics ; la société a engagé très tôt une démarche novatrice en faveur de l’insertion sociale et professionnelle des personnes en situation d’échec.

Un parcours vers l’autonomie

Dès 2014, Thierry Munier décidait dans le cadre des marchés publics de s’inspirer de cette obligation à venir, pour instaurer une insertion sociale durable. « Prendre des personnes en difficulté quelques mois, le temps d’un chantier, et les laisser repartir ensuite ne règle pas le problème de fond. Du coup, poursuit Thierry Munier, afin de favoriser une réinsertion durable des personnes en grande difficulté, je me suis rapproché d’une association locale de Colmar, Espoir, qui loge des accidentés de la vie, souvent des familles, et nous avons monté ensemble le projet Chronos. La personne aidée est de préférence un père ou une mère de famille. L’association s’occupe de ce qui est hors métier par exemple, le surendettement, les addictions, les démarches administratives… et Altempo gère la phase de réinsertion professionnelle. Ainsi, nous proposons un emploi en CDD dans notre entreprise pour une durée de 12 à 18 mois et choisissons au sein de nos collaborateurs un tuteur volontaire afin d’accompagner ce père ou cette mère de famille dans sa reconstruction professionnelle. Une première réunion tripartite est organisée pour établir le plan d’action, d’autres suivront deux fois par mois pour mesurer l’avancement et ajuster ensemble les actions à mener. Ces rendez-vous réguliers sont la clé de la réussite. A l’issue du CDD, nous accompagnons la personne dans sa recherche de CDI en activant notamment, notre réseau. Si l’intégration dans la nouvelle entreprise ne marche pas, eh bien Altempo s’engage à reprendre la personne aidée pour comprendre et améliorer ce qui n’a pas fonctionné. »

Une insertion sociale durable

Grâce à l’action de Thierry Munier et ses équipes, dans l’Est, mais aussi sur des chantiers parisiens, quatorze personnes ont à ce jour quitté la précarité. Deux sont actuellement en parcours de reconstruction au siège de l’entreprise. Certes, cela ne « marche pas à tous les coups ». Il y a des échecs. Certains abandonnent en cours de route notamment parce qu’ils ne se lèvent plus ou ne parviennent pas à surmonter leurs addictions. Reste que pour Thierry Munier, l’entreprise doit avoir un rôle social et servir le bien commun, ce qui ne l’empêche absolument pas de gagner de l’argent. Le projet Chronos ne coûte quasiment rien à Altempo à l’exception des heures de ceux qui s’impliquent, mais il apporte beaucoup aux participants. D’ailleurs, se félicite-t-il, cette notion d’œuvrer pour le collectif est de plus en plus présente notamment chez les jeunes, qui cherchent à donner un sens à leurs actions. Et lorsque l’on demande à Thierry Munier ce qu’il espère, il répond qu’il souhaiterait voir son initiative copiée par d’autres !

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