La résilience de l’économie française

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Selon la Banque de France et l’INSEE, l’économie française ferait preuve d’une réelle résilience. Cette analyse, bienvenue en période de grande morosité, ne saurait masquer le fait que le pays a été l’un des plus touchés économiquement par la crise sanitaire. Si le rebond de la croissance a été important au troisième trimestre 2020, il faisait suite à deux trimestres de fort recul. Par ailleurs, à la différence de l’Allemagne, de l’Espagne ou des Pays-Bas, le PIB français s’est à nouveau contracté au dernier trimestre 2020. La France, à la différence de ses principaux partenaires, a perdu de nouvelles parts de marché à l’exportation avec, à la clef, un déficit industriel en forte augmentation.

La Banque de France estime que l’activité économique se maintient aussi bien que possible dans un contexte de fortes restrictions sanitaires. Selon son enquête mensuelle de conjoncture (EMC), menée entre le 27 janvier et le 3 février auprès de 8 500 entreprises ou établissements, l’activité de décembre à janvier évolue peu dans l’industrie, les services et le bâtiment et demeure extrêmement dégradée dans l’hébergement et la restauration. La Banque de France estime à -5 % la perte de PIB sur le mois de janvier par rapport au niveau d’avant‑crise, soit le même niveau qu’en décembre. La perte était de -7 % en novembre et de -3 % en octobre.

Retour à la normale ?

Dans l’industrie, le taux d’utilisation des capacités de production s’élèverait à 74 % en moyenne en janvier (il était de 79 % avant la crise). Le secteur de l’automobile s’inscrit en hausse, de 68 à 70 %, ainsi que l’aéronautique et les autres transports, de 64 à 66 %. En revanche, le taux d’utilisation des capacités de production enregistre un tassement dans la chimie, passant de 82 à 80 %.

Dans les services, la situation est très variable en fonction des secteurs. L’activité demeure évidemment à un niveau bas dans l’hébergement et la restauration. En revanche, les services aux entreprises sont bien orientés, notamment la publicité et le conseil de gestion, ainsi que la location de matériels et d’automobiles. Les services à la personne (salons de coiffure notamment), après un mois de décembre marqué par un niveau d’activité très élevé, en lien avec le rattrapage consécutif au deuxième confinement, l’activité s’est ralentie au mois de janvier, les horaires du couvre‑feu et les craintes liées à la situation sanitaire jouant à la baisse. Dans le bâtiment, l’activité est dans l’ensemble stable en janvier et reste proche de son niveau d’avant‑crise, à plus de 96 %.

Dans l’industrie, l’opinion sur la trésorerie continue de s’améliorer en janvier et se situe au‑dessus de son niveau moyen de long terme. Dans les services, elle demeure, en revanche, très en deçà de son niveau d’avant‑crise.

En février, l’activité serait quasi stable dans l’industrie comme dans le bâtiment. Dans les services, les dirigeants anticipent une légère baisse de leur activité dans la plupart des secteurs, sauf dans les services à la personne qui seraient stables, ainsi que dans les activités juridiques et comptables et les services d’information qui progresseraient. Pour le mois de février, la perte de PIB par rapport au niveau d’avant‑crise resterait autour de -5 %. Les entreprises semblent anticiper une relative stabilité de leur niveau d’activité en février, dans un contexte sanitaire toutefois très incertain. L’activité serait donc comparable à celle de janvier. Dans les secteurs de l’hébergement‑restauration et du commerce de détail, l’activité serait néanmoins affectée par la fermeture des structures des domaines skiables et des centres commerciaux de 20 000 m2 et plus.

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