Les « àquoibonistes », les « obscurantistes sécurisants » et les « optimistes »

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Crédits : INA

Porté par sa passion dévorante, Paul-Émile Victor, l’une des plus grandes figures de l’aventure extrême, était aussi un homme de réflexion.

« Une organisation politique qui considère l’homme comme un pion poussé au bénéfice d’une idéologie est fausse et doit être rejetée.

Une religion qui prône la perfection par la répression des besoins et des joies de l’homme est fausse et doit être rejetée.

Une philosophie qui prétend faire de l’homme un élément de la nature, ni plus ni moins important, ni plus ni moins valable que n’importe lequel des autres éléments qui la composent – crabe ou moustique – est fausse et doit être rejetée.

Une politique de protection de la nature qui a pour but de protéger la nature sans tenir compte de l’homme – qui en fait partie -, c’est à dire contre l’homme, est fausse et doit être rejetée. […]

Et lorsque l’on dit, aujourd’hui, que l’homme fait partie intégrante d’un environnement qu’il est en train de détruire, on veut dire qu’il vient de s’apercevoir que cet environnement, dont il ne peut se passer et sans lequel il disparaîtrait, ne comporte que des éléments qui lui sont indispensables : la forêt comme le marécage, la montagne comme la rivière, le blé comme les algues, l’insecte comme l’oiseau, l’aigle comme le lapin, le vautour comme la vache, le loup comme la brebis, le serpent et le crocodile comme le chat et le chien.

Et que l’homme est fonction de tout cela, qu’il ne peut se passer de rien de tout cela, et que sans tout cela, il ne serait plus rien du tout. »


Paul-Emile Victor, Dialogues à une voix, Pocket, 1999.

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