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Que font les ménages quand le prix de l’énergie augmente ?

Face à l’augmentation rapide des prix, à défaut de pouvoir bénéficier d’augmentation de salaire, les ménages n’ont pas d’autre solution que de réduire leur consommation en particulier d’énergie ou de puiser dans leur épargne pour limiter les pertes de pouvoir d’achat.

À chaque progression rapide des cours du pétrole, les ménages ont eu tendance à accroître leur effort d’épargne par crainte des augmentations de prix futures. Ils ont eu également tendance à diminuer leurs achats de biens durables et notamment de biens immobiliers. Depuis le début de l’année, que ce soit aux États-Unis ou en zone euro, les consommateurs sont confrontés à des hausses importantes des prix de l’énergie, soit +30 % en rythme annuel.

Objectif patrimonial

Lors des précédents chocs pétroliers (1973, 1979, 2007 et 2012), la consommation a faibli et le taux d’épargne a progressé. Les ménages ne puisent pas dans leur épargne, surtout au début des processus de hausse. Bien au contraire, ils augmentent leur encaisse par précaution. Face à l’inflation qui érode la valeur du patrimoine financier, les ménages tentent, en épargnant davantage, d’en maintenir la valeur réelle. Chaque ménage se fixe un objectif patrimonial qu’il tente d’atteindre.

Que ce soit en 1973, en 1980, en 2003/2007 ou en 2012, les augmentations des tarifs énergétiques ont provoqué une baisse de la consommation d’énergie de 5 à 8 % chez les ménages. D’importantes économies ont pu être réalisées.

Les ventes de voitures ont baissé à chaque fois et, en 2022, elles ont connu un niveau très faible. Les problèmes d’approvisionnement et le changement des normes en lien avec la transition énergétique pénalisent ce secteur. La hausse du prix de l’essence se surajoute à ces problèmes. En rythme annuel, les ventes de voitures s’élèvent, au début de l’année 2022, à 7,5 millions en zone euro, contre 11 millions avant la crise sanitaire. Aux États-Unis, elles sont passées de 17 à 15 millions. Lors des précédents chocs énergétiques, les achats de biens manufacturiers ont souffert, à la différence de ceux qui concernent les services. Aux États-Unis, plus qu’au sein de la zone euro, les achats de biens immobiliers ralentissent fortement durant les périodes d’augmentation des tarifs énergétiques. Cette corrélation est liée à la hausse des taux d’intérêt générée par l’augmentation des prix.

Face à la hausse du prix de l’énergie, les consommateurs aux États-Unis réduisent leur consommation, en particulier en énergie. Les achats de logements diminuent également. Dans la zone euro, les ménages freinent leur consommation totale, les achats de voitures et de produits manufacturés et leur consommation en énergie. Lors des derniers épisodes de hausses d’énergie, un report des achats de logements a également été constaté.


Crédit Photo : Can Stock Photo – gajdamak

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Philippe Crevel

Dirige, depuis 2004, le Cercle de l'Epargne, centre d'études et de recherche sur l'épargne et la retraite mais aussi fondateur et gérant de la société d'études et de prospectives économiques Lorello Ecodata.

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