Crédits : Can Stock Photo – romantiche

L’humain, foncièrement plus altruiste qu’égoïste ?

Spécialiste de la collapsologie, Pablo Servigne livre ici sa vision de ce qui adviendra sur le plan social si l’effondrement systémique a lieu un jour. Nous risquons d’être surpris par le comportements des êtres humains, comme l’auteur le souligne dans son « Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes » (Le livre de poche).

« Ce qui nous fait peur dans l’idée d’une grande catastrophe, c’est la disparition de l’ordre social dans lequel nous vivons. Car une croyance extrêmement répandue veut que, sans cet ordre qui prévaut avant le désastre, tout dégénère rapidement en chaos, panique, égoïsmes et guerre de tous contre tous. Or, aussi étonnant que cela puisse paraître, cela n’arrive pratiquement jamais.

Après une catastrophe, c’est à dire un « événement qui suspend les activités normales et cause de sérieux dommages à une large communauté [*] », la plupart des humains montrent des comportements extraordinairement altruistes, calmes et posés (sont exclues de cette définition les situations où il n’y a pas d’effet de surprise, comme les camps de concentration, et les situations plus complexes des conflits armés). « Des décennies de recherches méticuleuses sur le comportement humain face aux désastres, aux bombardements durant la seconde guerre mondiale, aux inondations, aux tremblements de terre et aux tempêtes à travers le continent et ailleurs dans le monde l’ont démontré [**] ».

L’image d’un être humain égoïste et paniqué en temps de catastrophe n’est pas du tout corroborée par les faits.

Dans ces situations, certains prennent même des risques insensés pour aider des personnes autour d’eux, aussi bien des proches que des voisins ou de parfaits étrangers. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’image d’un être humain égoïste et paniqué en temps de catastrophe n’est pas du tout corroborée par les faits. »


[*] D.P. Aldrich, Building Resilience. « Social Capital in Post-Disaster Recovery », University of Chicago Press, 2012.
[**] R. Solnit, « A Paradise Built in Hell : The Extraordinary Communities That Arise in Disaster », Penguin Books, 2012.


Pablo Servigne

Crédit Photo : Can Stock Photo – romantiche

Partager cet article :
Avatar photo

La rédaction

Ça peut vous intéresser

Laisser un commentaire

À propos du CJD

Créé en 1938 par Jean Mersch, le CJD demeure le plus ancien mouvement patronal français. L’association compte plus de 5000 membres – Entrepreneur·e·s et cadres dirigeant·e·s – réparti·e·s en France et représentant 432 087 d’emplois. Imaginé à partir de la conviction profonde qu’une économie au service de l’Homme incarne la clef de la compétitivité des entreprises hexagonales, le mouvement demeure non partisan et force de propositions concrètes pour relancer l’emploi et pérenniser les entreprises. 

Retrouvez le CJD sur ces réseaux :