Mouvement coopératif : de quoi être optimiste !

La Confédération générale des SCOP[1] et des SCIC[2] a publié son rapport d’activité 2022[3]. Malgré un contexte difficile et la défaillance du plus gros acteur du secteur, le bilan reste positif. Preuve qu’une autre économie est possible.

L’année 2022 a été marquée le 26 septembre dernier par le placement en redressement judiciaire de SCOPELEC, la plus grande SCOP de France. Scopelec assurait la pose de la fibre optique et l’entretien du réseau cuivre pour Orange. En novembre 2021, elle perd la quasi-totalité de ce marché, soit 40 % de son chiffre d’affaires. SCOPELEC comptait encore 3 600 salariés en 2021 pour un chiffre d’affaires de 475 millions d’euros. La société a été reprise par Circet, spécialiste français des infrastructures de télécommunications qui appartient au fonds d’investissement britannique Intermediate Capital Group. Circet s’est engagé à reprendre 1 049 salariés sur 2 300 que compte le groupe, ainsi que sa filiale Setelen. L’offre de Circet a été jugée plus solide financièrement que celle de Newscope, qui prévoyait la sauvegarde de 1 457 emplois et était portée par une majorité de salariés.

Si cet épisode fut très médiatisé, il est cependant l’arbre qui cache la forêt. « C’est une année particulièrement réussie, même si nous déplorons la disparition de SCOPELEC, résume Jacques Landriot, président de la CG Scop. Mobilisation, solidarité, engagement, un triptyque de valeurs qui nous anime au quotidien et qui résume bien les actions de notre mouvement de cette année 2022.

De quoi être ambitieux

Dans un contexte marqué par une inflation de +5 % (selon l’INSEE), la crise énergétique et des incertitudes économiques liées à la guerre en Ukraine, l’année 2022 a vu les sociétés coopératives continuer à se développer et à se solidifier. Quelques chiffres encourageants l’illustrent :

  • +4 % de sociétés et d’emplois par rapport à 2021.
  • 3 716 emplois créés, dont 1 406 emplois issus de la création de nouvelles coopératives en 2022 et 2 310 issus du développement des coopératives existantes.
  • Le chiffre d’affaires net total atteint 8,4 milliards d’euros en 2022, soit une croissance de 11 % par rapport à 2021.
  • Le taux de pérennité à 5 ans en augmentation de 3 points par rapport à 2021 (76 % pour les coopératives, contre 61 % pour l’ensemble des entreprises françaises [source INSEE].
  • Les nouvelles coopératives proviennent à 50 % de créations, à 28 % de transformations et à 19 % de transmissions d’entreprise saine.
  • Les coopératives sont en progression dans tous les secteurs d’activité, notamment dans les trois plus grands [services, construction et industrie]. Le secteur des services par exemple enregistre 14 % de croissance de CA, 7 % d’effectifs et 6 % de coopératives en plus.

Aujourd’hui, 4 406 SCOP et SCIC regroupent 81 968 emplois et additionnent 8,4 milliards de chiffre d’affaires. Jacques Landriot se montre ambitieux pour le Mouvement avec, à l’horizon 2026, un objectif de 100 000 emplois, 5 000 SCOP et SCIC et 10 milliards de chiffre d’affaires.


[1] La société coopérative de production (SCOP) a comme particularité de disposer d’une gouvernance démocratique. Les salariés ayant le statut d’associé sont obligatoirement associés majoritaires de la société.

Ils possèdent donc au minimum 51 % du capital social. C’est pourquoi aucun associé ne peut détenir plus de la moitié du capital. En cas de départ d’un salarié ayant le statut d’associé, le capital qu’il a investi lui est remboursé. Tous les salariés d’une SCOP n’en sont pas associés, mais ils ont vocation à le devenir (Source : Ministère de l’Economie).

[2] Une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) est une coopérative de production de biens ou de services de droit français. Son sociétariat doit être multiple. Il s’agit d’une société commerciale qui associe obligatoirement autour d’un projet des acteurs salariés, des acteurs bénéficiaires et des contributeurs pour produire des biens ou des services d’intérêt collectif au profit d’un territoire ou d’une filière d’activités (source : Wikipédia).

[3] La Confédération générale des Scop et des Scic, aussi appelée le Mouvement Scop, est le porte-parole des 81 968 salariés des Scop, Sociétés coopératives et participatives, et Scic, Sociétés coopératives d’intérêt collectif, auprès des pouvoirs publics et des acteurs politiques, économiques et sociaux. Elle a pour mission de coordonner et d’animer le réseau de 4 406 sociétés coopératives, présent sur tout le territoire avec 9 unions régionales et 4 fédérations de métiers (BTP, industrie, communication, CAE).

Crédit Photo : Tima Miroshnichenko – Pexels

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