Le CJD, notre école de la vie

Rencontre du Réseau 324 © Gilles Piel
Pierre Minodier

Pourquoi apprendre ? Ou plutôt, pourquoi devons-nous apprendre et toujours continuer à apprendre ? Ces questions, je ne sais pas si vous vous les êtes posées un jour. Sans doute. Les réponses paraissent évidentes. Le monde bouge et nous devons bouger avec lui, sinon nous restons « scotchés » sur place, pris de vitesse et vite dépassés…

Apprendre ne consiste donc pas (ou pas seulement) à devenir plus savant, à thésauriser toujours plus de savoirs dans sa boîte crânienne pour le seul plaisir de la connaissance. Non. Apprendre a pour finalité l’action ; apprendre permet de continuer à agir, de dégager des marges de manœuvre, d’ouvrir des possibles, de garder une longueur d’avance dans un monde qui se complexifie, ou tout est de plus en volatile, incertain, changeant, ambigu. Se reposer sur ses acquis devient pour tout entrepreneur une attitude dangereuse, pour ne pas dire suicidaire. C’est la raison pour laquelle la dynamique de l’apprentissage doit être maintenue continuellement ou réactivée très régulièrement. C’est la raison pour laquelle tout entrepreneur devrait venir voir ce qui se passe du côté du CJD.

Les entrepreneurs entretiennent une relation particulière à l’apprentissage. Certains se rappellent douloureusement leurs années de scolarité et l’idée de se replonger dans un tel processus peut effrayer. C’est oublier que de nombreux bouleversements ont eu lieu dans le champ de l’apprentissage. Apprendre dans la douleur, est-ce réellement efficace ? Cela nécessite certainement une forme d’inconfort, mais en aucun cas de douleur. La douleur, c’est celle que nous ressentons écrasés sous des tonnes de savoirs venus d’en haut ; l’inconfort, c’est ce que nous ressentons quand nous « bougeons » ou changeons de points de vue. La première accable ; la seconde permet d’évoluer.

« Apprendre par la vie, dans la vie »

Il ne peut y avoir évolution que si l’apprenant opère un retour sur soi, sur ses représentations et ses pratiques. C’est précisément un objectif fixé dans Copernic, le programme de professionnalisation au métier de dirigeant-entrepreneur dispensé au CJD. Dans cette formation, le dirigeant doit transférer les acquis de la formation dans son activité réelle. Pour se transformer lui, il doit transformer son entreprise. C’est seulement après avoir expérimenté dans son activité réelle qu’il pourra acquérir les compétences rendues accessibles par la formation. C’est en situation que le dirigeant-entrepreneur apprend, pas en cours. Les défis qu’il rencontre constituent bien des occasions d’apprentissage, c’est-à-dire des opportunités pour progresser toujours et encore… jusqu’à la réalisation de son projet de vie, jusqu’à son alignement personnel et professionnel.

Cette implication personnelle est également requise dans les nombreuses commissions qui constituent le cœur de la vie de chaque section de notre mouvement, ou encore dans les stages de développement personnel dans lesquels les Jeunes Dirigeants s’impliquent complètement en travaillant sur leurs faiblesses

« Apprendre ? Certainement, mais vivre d’abord, et apprendre par la vie, dans la vie ». Cette citation du philosophe John Dewey m’inspire, car elle résume parfaitement la manière dont nous apprenons aujourd’hui, en particulier au CJD, notre école de la vie.

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