Les entreprises désirables participent à la révolution des solutions

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Catherine Vampouille et Pierre Minodier

TRIBUNE – Une révolution des consciences est en marche. La mondialisation de l’économie et de l’information fait apparaître de manière criante, aux yeux de tous, les défis auxquels l’Homme est confronté et nous comprenons que jamais peut-être, dans notre histoire, ces défis n’ont été aussi grands

Nous nous pensions des géants par rapport au monde végétal et animal. Nous nous découvrons dépendants des abeilles qui disparaissent de nos campagnes. Nous croyions que notre intelligence était la plus aboutie du monde vivant. Les ordinateurs et les robots que nous avons conçus développent une intelligence artificielle dont les progrès sont fulgurants et potentiellement sans fin. Le corps humain était pour nous une merveille de l’évolution animale. Les transhumanistes ciblent nos limites physiques et cognitives et nous rêvent en humains augmentés.

Ce qui fait voir le monde avec optimisme, c’est que la révolution des consciences est aussi une révolution des solutions. Le développement mondial des communs, de la part d’acteurs économiques, de chercheurs, d’artistes et de citoyens en est la preuve.

De nouvelles bases

A leur place, que peuvent faire les entrepreneurs ? Et que font-ils concrètement ? Certains, déjà transforment leurs entreprises pour prendre en compte les mutations du monde. Ils impactent positivement leurs écosystèmes, comprenant qu’il ne s’agit plus pour eux de limiter les impacts négatifs de l’activité économique, mais bien plutôt de repenser le modèle économique et la gouvernance de leur entreprise pour contribuer à un monde meilleur. Créer des externalités positives et non pas seulement limiter les externalités négatives, comme les maisons « à énergie positive » qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment.

Trouver cette énergie positive n’est possible que par l’association des talents. L’entreprise doit rassembler et l’entrepreneur doit embarquer sur son navire en adoptant des modes de travail collaboratifs et des pratiques d’intelligence collective. Pour libérer la puissance créatrice des collaborateurs et générer de vraies interactions avec les parties prenantes externes : fournisseurs, clients, société civile… Ce ne sont pas là des idées à la mode mais de nouvelles bases pour la compétitivité et la garantie que les entreprises inscrivent leur développement dans une voie durable et responsable.

En quoi suis-je utile et différent ?

Penser le long terme et être dans l’action au jour le jour n’est nullement incompatible. Il faut, pour cela, que l’entrepreneur adopte une posture de questionnement et porte un regard objectif et bienveillant sur lui-même. Il lui faut constamment interroger ses pratiques professionnelles afin d’ajuster l’ambition économique aux exigences sociale, sociétale et environnementale. Il lui faut aussi réfléchir à la valeur ajoutée de son entreprise et au sens de l’action d’entreprendre. « Qu’est-ce que mon entreprise apporte au monde ? Que manquerait-il fondamentalement si elle n’existait pas ? Et moi, entrepreneur, en quoi suis-je utile et différent ? »

Cette virtuosité qui consiste à savoir en même temps gérer le quotidien, rêver le développement et penser la singularité revient pour les entrepreneurs à avoir les pieds sur tête et la tête dans les étoiles. Encore mieux : à trouver « leur » étoile polaire, celle qui leur ouvre chemin.

Les entrepreneurs qui y parviennent font de leurs entreprises ce que nous appelons des « entreprises désirables » : des entreprises attractives pour toutes les parties prenantes qui en partagent la dynamique, le sens, les valeurs, l’ambition et bénéficient de leur réussite.

Les entreprises désirables participent à la révolution des solutions. Parce qu’elles sont collectives, parce qu’elles sont en action, parce qu’elles sont virtuoses, elles sont prêtes pour accueillir le changementet y prendre part.

Catherine Vampouille et Pierre Minodier

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