WeeM, acteur majeur du microworking

Emmanuel Ratel avec Bruno Le Maire au salon Vivatech 1024x683

Travailler confortablement seul ou à plusieurs un peu partout, voilà la promesse de la société WeeM avec les cabines acoustiques connectées qu’elle conçoit et fabrique. La startup rouennaise ambitionne 2000 cabines sur tout le territoire à horizon trois ans pour faire rimer microworking avec bien-être au travail.

L’idée a commencé à germer lors d’un atelier d’intelligence collective dans l’entreprise de Clément de Souza, un entrepreneur du Val d’Oise… Dans l’espace public ou en open space, quid de ces moments où l’on a besoin de s’isoler pour travailler au calme ? Quelles solutions apporter ? Une séance de prospective qui débouche sur l’idée de créer des alcôves visant à essayer de remettre des espaces acoustiques dans des espaces ouverts. C’est un peu le principe de la cabine téléphonique qui est repris et adapté aux besoins actuels du travailleur du XXIe siècle. Clément de Souza partage ce projet avec deux autres entrepreneurs rencontrés au Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise, Sylvain Le Chatton et Emmanuel Ratel. Par le moyen d’un serious game appelé Alliance Pursuit, les trois entrepreneurs forgent leur pacte d’associés. La vision des trois associés est claire : « notre volonté est de déployer sur le territoire  et ainsi réduire le bilan carbone des travailleurs (mobilité), améliorer leur condition de travail (bien-être) tout en exploitant la dimension communicante de notre innovation ». L’idée est couchée sur le papier ; reste à la faire devenir réalité.

La réponse à une logique d’optimisation du temps de travail

Le modèle classique « start-up », initialement envisagé, va vite céder la place à une modèle plus vertueux : celui de l’économie du partage. Le futur produit offrira une solution à partager. Il n’est plus question que de le réserver à certaines entreprises, mais de le proposer à des tiers lieux. Il n’est plus question également d’aller vers un projet industriel, mais de créer autour du projet un écosystème de prestataires, un réseau de sous-traitance en circuit court. Cela donne du sens au projet et permet de resserrer les liens de confiance entre les différents acteurs. La valeur est réellement partagée. « Nos accords sont gagnants pour tout le monde. En témoigne le fait que nous n’avons jamais négocié les prix, mais toujours les taux de marge. Avec cette force de réseau, nous sécurisons notre production en triplant les postes de sous-traitance. Cela permet aussi d’absorber les accélérations du rythme de production », confie Emmanuel Ratel. Sur le plan environnemental, les exigences sont élevées. Ecoconçu et recyclable, le produit devra également être une réponse contre l’obsolescence programmée. Les déchets – évidemment – devront être valorisés.

Entre coworking et télétravail, le microworking

Mais ce produit précisément, quel est-il ? Ce produit… ou plutôt ces produits, car la solution est modulable. C’est bien au final trois types de cabines dont il s’agit, pouvant respectivement accueillir une, deux ou quatre personnes.  On peut y travailler seul ou accueillir des partenaires pour des échanges confidentiels. Ces cabines répondent à la demande croissante de microworking (profiter d’un temps mort pour le rendre productif, travailler efficacement dans un temps de travail court hors de son lieu habituel de travail, par exemple une gare). Le travailleur nomade peut faire un pause le temps d’un instant et vaquer à ses occupations dans des conditions de confort optimales. Ces cocons doivent donc être silencieux, ergonomique et connectés. Ils doivent garantir une totale confidentialité et disposer d’un accès à l’énergie avec des prises permettant de recharger ordinateurs portables, tablettes et smartphones. Ces cabines sont interconnectées, et réservables via une simple application, « ready to use ». Ainsi va la Weem.

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Un concept modulable

Lutte contre la désertification des territoires

Mais l’utilité des weems ne s’arrête pas là. « Nous nous sommes rendu compte que nous pouvions agréger des usages métier à notre produit ». Dans un contexte de lutte contre la désertification des territoires, ces cabines peuvent contribuer à mettre ou remettre au cœur des villages un certain nombre de services public. Elles pourraient permettre aux habitants de ces zones  de bénéficier d’un accès digital à un bouquet de services bancaires, postaux ou encore administratifs (CAF, impôts, …). Les collectivités territoriales se montrent intéressées par le développement de ce type de solutions. Avec leur énorme potentiel, les weems répondent aux besoins de notre époque ; nul doute que d’autres fonctionnalités et d’autres usages verront rapidement le jour. Car rien n’arrête une idée dont le temps est venu.

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