On ne nait pas dirigeant à impact, on le devient

Rencontre du Réseau 324 © Gilles Piel
Pierre Minodier

Le 4 septembre dernier, j’ai eu le plaisir de participer à la première édition des Universités d’été des entreprises de demain, brillamment coordonnées par le Mouves. J’ai été frappé par la convergence d’idées entre le CJD et tous les participants, entrepreneurs ou non, qui militent pour une « économie à impact ».

Ce que l’on observe aujourd’hui est le rapprochement de deux impossibilités. La première est écologique : il n’est plus possible de s’interroger sur l’éventualité du changement climatique. Canicules, stress hydriques dans des dizaines de pays, disparitions massives d’espèces animales et végétales… Il n’y a plus à débattre, il faut agir à tous les niveaux, y compris dans l’entreprise. La seconde est éthique : il n’est plus possible de gérer une entreprise comme s’il y avait, d’un côté, la morale et les valeurs et, de l’autre, la performance économique. Avec la jeunesse en porte-voix, la planète et la société demandent à l’entreprise de changer.

Le CJD a un rôle crucial à jouer dans ses transformations, car, pour parvenir à agir positivement et éthiquement, les dirigeants d’entreprise ont besoin de soutien.

Se former

Ce soutien au CJD est très concret, il s’agit de formations. Car le métier de dirigeant ne s’enseigne pas sur les bancs de l’école : on peut apprendre à être ingénieur ou menuisier, mais un dirigeant est une autre personne, multi-casquettes, qui dans une même journée, anime ses collaborateurs et gère les achats, la relation client, la qualité, le développement durable, la communication, les finances… Le CJD est cette école particulière, qui fonctionne de pair à pair, en prise constante avec le quotidien du dirigeant.

Cette école est en train de prendre un tournant radical comme elle a su le faire à plusieurs reprises. Historiquement, le CJD a aidé ses membres à développer leurs compétences sur la stratégie, l’organisation, la gouvernance, les finances… Puis, il a construit avec eux un chemin pour rendre leur entreprise plus responsable au travers du concept de « performance globale » et des méthodes qui s’y réfèrent, qui combinent économique, social, sociétal et environnemental… Plus récemment, il les a incités à l’introspection, pour changer de posture, par la valorisation des « soft skills » et le développement personnel…

Deux projets complémentaires

Aujourd’hui, le CJD ne peut se cantonner à aider les dirigeants à « concevoir, fabriquer, vendre » en limitant les externalités négatives. Il doit les à trouver comment faire entrer leur entreprise dans un cycle économique vertueux qui la rend conforme à ce que les parties prenantes attendent d’elle. Pour le dirigeant, il ne s’agit en effet plus de « faire de la RSE », mais de refondre complètement son modèle économique à l’aune de son objectif de responsabilité. Une mission d’autant plus complexe que, dans les faits, elle impose d’agir en écosystème avec des partenaires multiples.

C’est pourquoi nous lançons deux projets-phares : « Vingt virtuoses » et « l’école des entrepreneurs ». « Vingt virtuoses » est une recherche-action pour définir, avec 20 entreprises pilotes, une méthode de transformation du modèle économique des entreprises inspirée de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération. « L’école des entrepreneurs », quant à elle, rassemblera l’ensemble de nos formations en un parcours abouti. Ce sont deux projets cohérents et complémentaires : l’un pour transformer l’entreprise, l’autre pour transformer l’entrepreneur.

Une nouvelle page du CJD s’écrit. Nous prenons l’engagement qu’elle soit à la hauteur des enjeux économiques, sociaux et écologiques qui nous font face.

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